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Le kundalini-yoga

le kundalini-yoga

Pour le kundalini-yoga, la réalisation spirituelle est effectuée grâce à l’union de la conscience (Siva) et de l’énergie (Sakti). On appelle donc kundalini-yoga, l’ensemble des méthodes qui permettent d’accomplir cette union. Le hatha-yoga en fait parti.

 

Métaphysiquement, avant la manifestation, l’énergie repose dans la conscience dans un état potentiel. Mais avec la manifestation, Sakti prends des formes décrites par les tattvas.

 

La voie du kundalini-yoga réalise la résorption, dans le non-manifesté, des différents éléments constitutifs de la manifestation individuelle. Cette résorption s’effectuant graduellement suivant un ordre qui est rigoureusement inverse de celui de la production ou du développement de cette même manifestation.

 

Selon cette voie, il existe une analogie constitutive du « Macrocosme » et du « Microcosme ». Ainsi, tout ce qui existe dans l’Univers se trouve aussi d’une certaine façon dans l’homme.

 

A la lumière de cette analogie, il existe chez l’être humain des chakras (centres) correspondant respectivement à chacun des groupes de tattvas. Ces chakras, bien qu’appartenant essentiellement à la forme subtile puissent en un certain sens être « localisés » dans le corps. C’est ainsi que les six chakras dont il s’agit sont rapportés aux divisions de la colonne vertébrale qui constitue l’axe du corps humain.

 

 

Les chakras ne sont pas des centres nerveux, au sens physiologique de ce mot, et on ne doit nullement les assimiler à divers plexus. De même, les « canaux » subtils (nadis) ne sont pas plus des nerfs qu’ils ne sont des vaisseaux sanguins. Ce sont, peut-on dire, « les lignes de direction qui suivent les forces vitales ».

 

De ces nadis, les trois principaux sont sushumna, qui occupe la position centrale, ida et pingala, les deux nadis de gauche et de droite, la première féminine ou négative, la seconde masculine ou positive. Ces deux derniers correspondant à une « polarisation » des courants vitaux. Sushumna est « située » à l’intérieur de la colonne vertébrale, s’étendant jusqu’à l’orifice qui correspond à la couronne de la tête. Ida et pingala sont à l’extérieur de ce même axe, autour duquel elles s’entrecroisent par une sorte de double enroulement hélicoïdal, pour aboutir respectivement aux deux narines gauche et droite, étant ainsi en rapport avec la respiration alternée de l’une à l’autre narine. C’est sur le parcours de sushumna, et même plus exactement à son intérieur, que sont placés les chakras.

 

Les chakras sont décrits aussi comme des « lotus » dont chacun a un nombre déterminé de pétales.

 

Les six chakras, (dans la lecture Indienne), sont :

 

  • muladhara, au niveau du périnée
  • swadhishthana, au niveau de la base de la colonne vertébrale
  • manipura, au niveau du nombril
  • anahata, au niveau du cœur
  • vishuddha, au niveau de la gorge
  • ajna, au centre de la tête

 

 

Enfin, au sommet de la tête, est un septième lotus, sahasrara ou les « lotus à mille pétales », qui n’est pas compté au nombre des chakras, parce qu’il se rapporte en tant que « centre de la conscience », à un état qui est au-delà des limites de l’individualité.

 

Les chakras se réfèrent à des phases du développement spirituel qui sont les phases même d'une initiation. A la base de la colonne vertébrale, c’est l’état de « sommeil » où se trouve la lumière chez l’homme ordinaire. Dans le cœur, c’est la phase initiale de son « germination », qui est proprement la « seconde naissance ». À l’oeil frontal, c’est la perfection de l’état humain, c’est-à-dire la réintégration dans l’ « état primordial ». Enfin, à la couronne de la tête, c’est le passage aux états supra-individuels, qui doit mener finalement jusqu’à l’ « Identité Suprême ».

 

Kundalini est un aspect de la Shakti considérée comme force cosmique. C’est cette force même en tant qu’elle réside dans l’être humain, où elle agit comme force vitale. Ce nom de Kundalini signifie qu’elle est représentée comme enroulée sur elle- même à la façon d’un serpent. Ses manifestations les plus générales s’effectuent d’ailleurs sous la forme d’un mouvement en spirale se développant à partir d’un point centrale qui en est le « pôle ».

 

L’ « enroulement » symbolise un état de repos, celui d’une énergie « statique ». Kundalini, demeure immobile dans muladhara, comme base et support de toute la manifestation individuelle.

La nature de Kundalini est décrite comme étant à la fois lumineuse et sonore. D’ailleurs, la luminosité est considérée comme caractérisant proprement l’état subtil, et d’autre part le son a un rôle primordial dans le processus cosmogonique.

 

Lorsque la Kundalini est « éveillée » par des pratiques appropriées, elle pénètre à l’intérieur de sushumna et, au cours de son ascension, « perce » successivement les différents « lotus », qui s’épanouissent à son passage. A mesure qu’elle atteint ainsi chaque centre, elle résorbe en elle les divers principes de la manifestation individuelle qui sont spécialement liés à ce centre, et qui, ramenés à l’état potentiel, sont entraînés avec elle dans son mouvement vers le centre supérieur.

 

Sources :

Evola J. (1971), Le yoga tantrique, Fayard, 1989.

Feuga P. (2003) Tantrisme : doctrine, pratique, art, rituel…, Dangles, 1994

Guénon R. (1967), Etudes sur l’hindouisme, Paris, Editions traditionnelles, 1983.

http://www.yotham.com/